|
|
||
|
JUILLET 1593. 489
trouver les moyens d'assurer ledit mariage avant qu'il fut procedé à ladite élection.
Le lendemain 15 de juillet, le duc de Mayenne fît part à la compagnie de la proposition à lui faite la veille par les Espagnols; le plus grand nombre des deputez des trois Etats en ont témoigné publiquement leur joye. Ce qu'ayant remarqué ledit duc de Mayenne, a ajouté qu'il seroit à propos, avant l'élection, de voir les forces et l'argent necessaire pour la soutenir C1); et de plus, qu'il étoit juste qu'il fut dédommagé des frais immenses qu'il avoit faits jusques icy, et sçavoir la recompense qu'on devoit donner à ses travaux. Sur quoi ayant été deliberé par les Etats, dont le plus grand nombre est attaché audit duc, a été conclu que l'élection d'un roy ne sera faite qu'après que ledit duc de Mayenne sera sûr de ses dédommagemens et de sa recompense.
Le mardy 20 de juillet, le duc de Mayenne, dans l'assemblée des Etats tenuë ce matin, après avoir discouru sur la necessité qu'il y avoit d'avoir plutot des forces auparavant de proceder à l'élection, a salué fort civilement le duc de Feria, et lui a presenté la réponse contenant ce qui avoit été deliberé quelques jours auparavant : sçavoir, de très-humbles graces pour l'honneur que le roy Catholique venoit de faire aux princes de sa maison ; que n'ayant aucunes forces pour résister à l'ennemi qui venoit de prendre Dreux, il étoit obligé de suspendre ladite élection. Cependant il a promis que quand il auroit des forces suffisantes pour la faire valoir, il la feroit agréer aux Etats; et a prié
(0 Pour la soutenir: Ce prince se voyant trompé par le» Espagnol* tâcha aussi de les tromper à son tour en faisant différer l'élection.
|
||
|
|
||
|
Digitized by
|
||
|
|
||